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Nourriture et stress : objectifs de l'accompagnement psychologique.

L a nourriture prise en excès peut être une compensation à divers problèmes, elle peut être là par habitude, ou pour vous soulager dans l’instant, faire face au stress, aux émotions qui déstabilisent et bouleversent.

L’objectif de l’accompagnement psychologique dans le cadre d’un rééquilibrage alimentaire est alors de casser une histoire répétitive qui engendre perte de l’estime de soi et parfois même dépression.
Au-delà des comportements alimentaires, il est important d’utiliser vos motivations comme des ressorts pour sortir de vos scénarios où se mêlent le « tout ou rien », la frustration et la culpabilité.

L’accompagnement psychologique aura pour but de valoriser vos ressources personnelles pour vous aider dans vos difficultés dans votre rapport à la nourriture. Je propose plusieurs types de rencontres afin de discuter de vos difficultés pour réintroduire des mots et des pensées autour de votre comportement alimentaire.
L’accompagnement psychologique favorise des prises de conscience nécessaires pour repenser et envisager votre alimentation autrement.
La pluridisciplinarité (diététique, méditation de pleine conscience) dans la prise en charge pondérale devient alors une évidence.

Nourriture et stress Manger pour calmer ses émotions, c'est normal.

Publié par Ulla Majoube dans l'Express,le 20/11/2015 à 09:54 , mis à jour le 01/02/2018 à 12:05.

Un événement stressant, un choc émotionnel, et soit on a l'appétit coupé, soit on se précipite sur de la nourriture réconfortante, ou comfort food. Doit-on s'en inquiéter ? Le psychiatre Gérard Apfeldorfer nous éclaire.

Après un choc émotionnel, certains ont l'appétit coupé, d'autres se précipitent sur de la comfort food (nourriture réconfortante) : des biscuits, du chocolat, des plats riches...
Est-ce normal ? Doit-on s'en inquiéter ?
Gérard Apfeldorfer, psychiatre spécialiste des troubles du comportement alimentaire et président du Gros (groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids), nous répond. 

Manger de la comfort food pour se remonter le moral, est-ce un comportement à risque ? 


Manger pour calmer ses émotions est une conduite normale, ordinaire.
Quand vous êtes triste, déprimé, ou stressé, vous pouvez très bien vous dire "je vais me taper un petit gueuleton" ou "je vais m'offrir un gâteau car ça va me remonter le moral".
Après cela, peut-être que j'ai trop mangé, mais ce n'est pas grave car je suis calme maintenant et je peux attendre le retour de la faim pour manger à nouveau. Ce n'est pas pathologique, au contraire, c'est très bien.  
Ce qui est pathologique, c'est de ne pas y arriver. Le gâteau ou le repas ne me réconforte pas, car je culpabilise de le manger.
C'est une restriction cognitive: les gens se créent des interdits alimentaires et, quand ils les franchissent, ils culpabilisent. Donc ils créent de nouveau une émotion négative, ce qui entretient un cercle vicieux.
Je mange pour calmer mon stress, mais je stresse parce que j'ai mangé, puisque j'ai fauté. Et du coup je remange.
Autre cas pathologique : quand je suis en permanence dans un état de stress, ou dépressif, ou de colère -bref des émotions pénibles-, et que je mange en permanence pour calmer ces émotions. Là, je suis dans l'excès.

Doit-on craindre la boulimie ? 


Il faut faire la différence entre les troubles. Tels que décrits dans le DSM-5 [cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'Association américaine de psychiatrie], qui fait référence dans le monde, il faut différencier bulimia nervosa et binge eating disorder .
Ce sont les mêmes épisodes d'hyperphagie, durant lesquels on mange de grosses quantités d'aliments de façon rapide et brutale.
Mais dans le premier cas, il y a des comportements compensatoires -vomissements, prises de laxatifs, alternances avec le jeûne, etc. Alors que dans le second cas, comme il n'y a pas ces réactions compensatoires, il y a généralement des problèmes pondéraux.
On a eu beaucoup de mal à traduire le terme "binge" en français. La traduction officielle est hyperphagie boulimique. Ce n'est pas une bonne traduction à vrai dire, car l'expression "to go on a binge", c'est une frénésie comportementale sans limite. Donc cela peut être une frénésie d'alcool, ou alimentaire. 
D'autre part, on a le emotional eating, des envies de manger émotionnelles. Ce sont des compulsions alimentaires, donc des épisodes de prise alimentaire exagérée, dues aux émotions. Ce peut être indifféremment bulimia nervosa ou bing eating. Ce peut être de la boulimie ou des grignotages, de l'alimentation nocturne... Toute sorte de comportements alimentaires exagérés ou des repas trop abondants. 

Est-ce le même mécanisme pour ceux qui ont l'appétit coupé ? 


On sait très bien sur un plan physiologique que le stress coupe l'appétit. En pratique, un stress très violent et très important coupe l'appétit parce qu'on n'arrive pas à mettre en route un mécanisme protecteur. Pour ce qui est des stress d'intensité moyenne ou faible, on arrive très bien à l'activer. En l'occurrence, on mange.

La nature du stress est en cause, mais également la réaction de chacun face à cela, non ?  


C'est pour cela que les résultats des études scientifiques sont contradictoires. Cela dépend de plein de facteurs.

Le chocolat pour se réconforter,
est-ce une bonne ou une mauvaise idée ?   


Le chocolat, sous toutes ses formes,

est probablement l'aliment le plus réconfortant auquel les gens font appel. Il est bon pour la santé de façon assez générale. Le noir, surtout.
Il y a eu quelques expériences pour savoir ce qu'il y avait de si réconfortant dans le chocolat. Plusieurs hypothèses ont été avancées, notamment biochimiques: le magnésium, qui a un effet calmant, et la phényléthylamine, précurseur de la sérotonine [et cousin des amphétamines] .
Finalement, les résultats prouvent que ce qui est vraiment réconfortant dans le chocolat, c'est... le goût du chocolat !

L'addiction au sucre ou aux graisses n'est-elle pas à craindre ? 


On confond addiction à un produit et addiction comportementale.
On a créé une idée d'addiction au saccharose, alors qu'il s'agit d'un comportement : je cherche à me calmer en mangeant. Or les aliments les plus réconfortants sont ceux qui sont à haute densité énergétique, c'est-à-dire ceux qui contiennent le plus de sucre et de gras. Quand je me réconforte avec ces aliments, cela me calme. Toutefois, je peux développer une addiction à ce sentiment de réconfort...

On se sert de la nourriture pour ne pas se regarder en face ?

Exactement.

C'est le mécanisme addictif : chercher à calmer à tout prix, plutôt que d'affronter. J'ai trouvé un truc pour me réconforter, je vais utiliser mon truc de plus en plus souvent, et pour des stress de plus en plus petits. Plus vous évitez les problèmes émotionnels, et plus vos émotions vous font peur.Et donc plus vous avez des choses à calmer. 

Ce peut être également parce qu'on ne sait pas comment affronter ou appréhender le problème ? 

Bien sûr.

Calmer ses émotions par la nourriture quand on est dans une situation de stress grave n'est pas critiquable ou préjudiciable. Cela le devient quand on emploie ce mécanisme en permanence.
Par exemple, si vous perdez un proche, vous pouvez peut-être vous fermer les yeux d'une façon ou d'une autre pendant quelques temps -et c'est ce que font la plupart des gens. Or vous savez aussi qu'il va vous falloir affronter cette perte à un moment ou à un autre. En revanche, cela devient pathologique si vous évitez de l'affronter en permanence,  que vous ne voulez rien savoir et que vous vous cachez derrière des prises alimentaires exagérées, ou tout autre mécanisme addictif.  

En effet, on parle d'alimentation, mais ça peut être autre chose...  

Ça peut être l'alcool, regarder les séries à la télévision... Toute forme d'évitement émotionnel, en fait. Vous fermez votre cerveau. Encore une fois, c'est un mécanisme qui ne pose aucun problème si c'est avec parcimonie. Le problème, c'est lorsque c'est généralisé.  

Et la réaction par le rire ou l'humour?  

C'est aussi une échappatoire

si c'est systématique. On le voit chez certaines personnalités "évitantes", qui vont faire de l'humour en permanence et prendre tout en dérision. Elles vont ainsi éviter leurs émotions et souvent avoir les mauvaises réactions face au problème. Des comiques célèbres sont très dépressifs, ce qui montre à quel point l'humour peut être un mécanisme défensif.  

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