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Thérapie conjugale : quand consulter ?
Que peut-on en espérer ?

Je vérifie chaque année dans ma pratique de thérapeute ces quelques chiffres de statistiques sur les couples : 65 % des ruptures ont lieu en période de vacances, 3 couples sur 5 se séparent en été. L’été met donc à l’épreuve un certain nombre de couples.
Comment expliquer cela ?
C’est assez simple en fait : pendant une grande partie de l’année, vous êtes dépendants des horaires, des tâches à faire et votre partenaire se trouve au second plan. Avec l’été, vous vous allégez d’un certain nombre de contraintes, le partenaire reprend sa place au premier plan. Ce temps à partager ensemble provoque des changements dans vos habitudes de vie et un certain nombre de divergences peuvent surgir. Si ces divergences sont mal gérées, elles peuvent déboucher sur des tensions et des conflits.

Voici quelques suggestions pour maintenir à distance les conflits durant l’été et profiter de ce temps de partage pour faire grandir votre relation.

Au lieu de vous focaliser sur le négatif au détriment du positif, faites savoir à l’autre ce qui vous plait chez lui ou elle. Ce regard rétroactif insufflera une bouffée d’énergie positive à tous les deux.
Communiquez en pratiquant l’écoute active et en signifiant votre empathie. La communication est l’un des piliers du couple. Une bonne communication au sein du couple, permet d’appréhender de manière satisfaisante les désaccords.
Enfin être en vacances ne signifie pas que l’on doive toujours être ensemble. Savoir être avec soi-même est la meilleure posture pour gagner en sécurité et confiance en soi. Organisez vous des moments ou chacun peut être seul sans être dépendant de l’autre.

La relation de couple est un travail de longue haleine et même si l’été vient exacerber quelques divergences, si votre relation est solide et si les points positifs sont plus nombreux que les points négatifs, la discussion ne mènera pas nécessairement à la dispute, au conflit, voire à la rupture.

Styles Vie Perso Psycho Express Par Caroline Franc Desages, publié le 23/01/2017

“ La thérapie de couple invite, quel que soit le nombre d’années de vie commune, à regarder différemment son partenaire. A s’entendre dire les mots que l’on avait du mal à formuler, à comprendre des attentes intimes, à exprimer des désirs enfouis.
On y réapprend à se parler et à s’écouter.
Au fil des séances, chacun est étonné de découvrir ce que l’autre éprouve, pense et s’imagine. Il y a une différence entre ce qu’ils se représentaient de l’autre et ce qu’ils entendent. Les femmes sont souvent surprises de la qualité émotionnelle de ce que dit leur compagnon. Il verbalise au thérapeute des choses qu’il ne leur a jamais confiées. Les hommes eux, écoutent ce que la femme dit au psy, ils y entendent une souffrance authentique et plus des reproches.
Il y a quelque chose qui change dans la façon dont l’un et l’autre se perçoivent, et leur regard évolue.

Le paradoxe de la thérapie de couple réside néanmoins en cela : elle peut être réussie et se conclure par une séparation. En revanche, elle échouera à coup sûr si l’un des deux partenaires refuse de jouer le jeu de l’écoute : là réside la limite principale de l’exercice : pour réinventer une façon de vivre son couple, pour rendre du souffle à une histoire qui commence à en manquer, il faut toujours être deux ”

Difficile lorsque son couple va mal, de prendre la décision d'entamer une thérapie conjugale.
Pourtant, une telle démarche permet souvent de faire renaître le dialogue ou d'accompagner en douceur vers la séparation. Explications.
En couple depuis vingt ans, Ludivine et son conjoint ont connu il y a un an des problèmes de communication. “ Nous n'arrivions plus à trouver notre place. Les disputes prenaient des proportions de plus en plus importantes et nous éprouvions un réel mal-être ”,confie-t-elle.
Voir sous un autre angle l'histoire de chacun
Assez rapidement, l'idée d'une thérapie de couple a alors fait son chemin.
“ La psy que nous avons vu nous a beaucoup aidé à comprendre comment chacun fonctionnait. Elle est revenue sur nos passés respectifs, ce qui nous a permis de voir sous un autre angle l'histoire de chacun, le rapport à nos parents, etc. Nous avons ainsi pu constater que nous n'étions pas ensemble par hasard, que chacun réparait ou apportait quelque chose à l'autre ”, analyse Ludivine. Une démarche que la jeune femme ne regrette pas une seconde, si ce n'est de ne pas l'avoir entreprise plus tôt.

Dans quelles circonstances la thérapie de couple peut elle s'avérer utile ? Qu'en attendre, qu'en espérer lorsqu'un couple vacille et que l'on n'arrive plus à fonctionner comme avant ? Toutes les histoires se terminent-elles aussi bien que celle de Ludivine? Témoignages et conseils.

Des déséquilibres causés par des facteurs extérieurs.
“ Les raisons qui peuvent amener un couple à consulter sont nombreuses et ne relèvent pas forcément d'une crise majeure ”, constate Isabelle Lellouch, thérapeute de couple.
“Il peut s'agir de problèmes de communication, d'une impression que l'autre est devenu moins disponible, moins empathique. Souvent un couple souffre de déséquilibres causés par des facteurs qui lui sont extérieurs: travail, licenciement, deuil, questionnements sur l'éducation à donner aux enfants, etc.” “ D'une manière générale, poursuit Isabelle Lellouch, il peut être bon d'entamer une thérapie de couple lorsque l'on se sent freiné, empêché par l'autre, quand le couple n'est plus une source de bonheur mais d'appréhension. ”

Un grand déballage
Cécile et son ami ont ainsi eu à affronter une "grosse crise" cet été, après quatorze ans de vie commune. “ J'avais l'impression de ne plus être amoureuse de lui, de ne plus être "nourrie" par notre couple, d'en tirer plus de négatif que de positif”,raconte-t-elle.
“ Je n'avais pas forcément envie de me séparer de lui. Nous avons alors décidé d'entamer cette démarche. S'en est suivi "un moment de grand déballage". Nous avons chacun formulé des paroles que nous n'arrivions plus à nous dire. Et la thérapeute a simplement mis des mots sur des ressentis que nous avions. Elle ne nous a pas appris grand-chose mais le fait qu'une tierce personne traduise nos propos nous a été bénéfique.”
Nous "re-rencontrer"
C'est exactement ça, confirme Isabelle Lellouch. Je mets des mots sur ce qui se passe. C'est un travail de décodage, de traduction des émotions, qui permet à chacun de comprendre plus facilement ce que l'autre ressent”, décrit encore la thérapeute.
Parfois, une seule séance suffit. Ce fut le cas pour Cécile et son conjoint.
“ En une seule rencontre, nous nous sommes apaisés. Les quelques mots échangés, ce temps passé avec elle a renforcé notre dialogue déjà présent, et nous a permis de nous "re-rencontrer". Je préfère cette formulation à "se retrouver" car je crois sincèrement que nous passons notre temps à évoluer, et que nous devons sans cesse re-faire connaissance avec nous-même et avec l'autre. Pour ma part, je ne suis pas retombée amoureuse de celui pour qui j'avais craqué il y a 14 ans. Je suis tombée amoureuse de l'homme qu'il est aujourd'hui.

Quand on s'y résout enfin, c'est déjà trop tard.
Pour Claire, qui a elle aussi fait l'expérience avec son mari d'une thérapie de couple, l'issue a été moins favorable. “ J'avais été infidèle. Mon conjoint voulait que nous essayions encore une fois. J'ai dit oui à condition de voir quelqu'un ensemble. Cela nous a aidé mais certainement davantage sur un plan personnel que conjugal. Nous avons décidé de nous laisser une nouvelle chance. Finalement, mon mari m'a quitté pour une autre quelques mois plus tard.”
Pour autant, Claire estime que cette thérapie n'a pas “ été une mauvaise chose”. “ Elle est simplement intervenue beaucoup trop tard. Le problème, c'est que lorsqu'il faudrait le faire, on fait l'autruche et on espère que ça n'est qu'un mauvais moment à passer. Et quand on s'y résout enfin, c'est déjà trop tard ”, résume-t-elle.
Un avis que partage Isabelle Lellouch.
“ Beaucoup de couples attendent malheureusement le point de rupture, de non-retour. Ceci étant dit, la réussite d'une thérapie de couple ne consiste pas forcément à sauver le couple. Une thérapie est réussie lorsque chacun parvient à prendre le chemin qu'il souhaite et qu'il n'osait pas emprunter.”

Autrement dit, un bon thérapeute de couple ne se fixe pas pour objectif de garder coûte que coûte ses patients ensemble, mais de faire en sorte que l'un et l'autre retrouve un réel bien-être.

Se débarrasser de l'amertume, de la rancoeur.
“ Je pense que cette expérience a contribué à ce que notre séparation soit la plus propre et sereine possible ”, estime pour sa part Claire. “ Cela permet souvent de se débarrasser de l'amertume, de la rancoeur, de parler concrètement des conditions d'un divorce ” estime Isabelle Lellouch. “ Quand on arrive chez l'avocat, une bonne partie des sujets qui fâchent ont été déblayés”.
“Je pense que l'un des enseignements principaux que peut apporter une thérapie de couple est que l'épanouissement personnel dépend aussi et avant tout de soi ” reprend la spécialiste. “ Partager sa vie avec l'autre n'implique pas de se faire porter par l'autre. D'ailleurs, il est assez fréquent de ne voir qu'un seul des protagonistes, parce que l'autre ne souhaite pas venir, et qu'en changeant, celui qui consulte parvient à redonner l'équilibre au couple ”.
Une absence de jugement essentielle.
Il peut aussi arriver à la thérapeute de voir chaque conjoint séparément, “ parce que certaines choses sont plus faciles à dire seul à seul. S'en suivent des séances de "restitution au couple", en gardant bien sûr confidentiels certains propos qui n'ont pas vocation à être répétés ”, confie Isabelle Lellouch.
Une constante, quels que soient les cas de figure évoqués: “ l'absence de jugement du thérapeute”.
“ C'est l'un des critères essentiels dans le choix de la personne qui va vous accompagner ”, estime la spécialiste. “ Il est également préférable que ce dernier ait entrepris lui-même un travail d'analyse, de façon à ce qu'il connaisse cette position consistant à se livrer ”, conclut-elle.

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